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Pourquoi l’allaitement est idéal contre la malnutrition des nourrissons ?

Publié par Alissa Balay – 08/06/2021

Alors qu’en Europe on s’insurge lorsqu’une ONG décide de lancer une campagne pour promouvoir l’allaitement, dans les pays en développement, comme le Népal, l’allaitement est vu comme la solution idéale pour garantir au bébé une bonne croissance en toute sécurité.

Malheureusement du à un manque d’information, la moitié des nouveaux nés ne sont pas allaités dans l’heure qui suit leur naissance. Ils reçoivent selon la tradition, de l’eau, du lait de vache ou du miel à la place du lait maternel. Alors que, c’est dès la première heure de vie que le bébé à besoin du lait de sa mère. En effet, le colostrum, une partie du lait maternel qui est considérée comme le « premier vaccin » du nouveau-né du fait de sa richesse en nutriments et en anticorps, est délivré par la mère dans l’heure qui suit la venue au monde de son enfant. Le contact peau contre peau, non seulement améliore la relation psycho affective de la mère et de l’enfant (indispensable à la survie de l’enfant) mais stimule aussi la production de lait. Il est donc indispensable de placer le nouveau né au contact de sa mère pour qu’il puisse recevoir cet élixir de vie.  Dans le deuxième pays le plus pauvre d’Asie, où les conditions d’hygiène sont déplorables, cela permettrait de sauver de nombreux nouveaux nés. En 2015, chaque jour, 38 nouveau-nés ne survivaient pas.

Il ne suffit pas de donner suffisamment de nourriture à enfant (en terme de calories), il faut aussi veiller à ce qu’il ait tous les micronutriments indispensables à son développement. C’est pourquoi l’OMS préconise un allaitement exclusif jusqu’à six mois, puis partiel jusqu’à deux ans. 

Une mauvaise alimentation durant les premières années d’un enfant peut avoir des conséquences irréversibles sur sa santé. Pour des millions d’enfants, cela implique un retard de croissance, ainsi qu’une facilité à tomber malade, qui les affectera pour le reste de leur vie. « L’allaitement au sein est la meilleure façon de placer, dès le départ, la vie d’un enfant sur la voie d’une alimentation convenable qui est indispensable à la réduction du problème réel de la dénutrition qui provoque un retard de croissance chez la moitié des enfants népalais, » a déclaré le représentant de l’UNICEF au Népal Gillian Mellsop. Le lait maternel comble les besoins nutritionnels du nourrisson pendant ses six premiers mois. Il n’a généralement besoin d’aucun autre aliment ou boisson pendant cette période.

Les substituts à l’allaitement ne peuvent remplacer les anticorps, les enzymes et les hormones contenus dans le lait maternel. De plus ces substituts doivent être utilisés avec de l’eau et les mauvaises conditions sanitaires font courir un risque élevé de malnutrition et de contamination. A l’inverse, le lait maternel protège les nourrissons en stimulant leur système immunitaire.

Dans les pays émergents, les enjeux sanitaires sont considérables. Un allaitement bien mené permettrait aux gouvernements de faire des économies sur les dépenses liées à la santé, grâce à la réduction des maladies infantiles, à travers des campagnes de promotions de l’allaitement ou en améliorant les infrastructures médicales. Une méta-analyse de différents chercheurs, indiquent que dans les pays pauvres, le risque de mortalité dans les six premiers mois est huit fois inférieur lorsque les nourrissons bénéficient d’un allaitement maternel complet, par rapport à ceux qui en sont totalement privés. La tétée éviterait en particulier la moitié des épisodes de diarrhée et un tiers des infections respiratoires.

Une des raisons de la diminution des taux d’allaitements dans les pays pauvres est du à la politique commerciale des grands groupes agroalimentaires qui font la promotion des substituts de lait maternel. « La saturation des marchés dans les pays riches a poussé les industriels à pénétrer rapidement les marchés émergents », observe le docteur Nigel Rollins, de l’OMS. L’autre partie du problème est le manque d’informations délivrées aux jeunes mères, qui suivent par défaut les vieilles traditions sans se poser de question. Au centre de santé éphémère, organisée par la Fondation Maïa Baudelaire, les infirmières et le médecin font la promotion de l’allaitement maternel, car il reste le moyen le plus sûr de protéger les tout petits.

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